FREDERIC LOISEAU
Frédéric Loiseau s'ennuie. Militaire au sein du 4ème chasseur d'Afrique, il traîne sa détresse de camps militaires en palais peuplés « d'hommes intelligents, de femmes souvent ravissantes et de [...] serviteurs indigènes qui glissaient sur les tapis, en costume des "Mille et une Nuits" et passaient des plateaux de caviar et de champagne millésimé. » C'est d'ailleurs au cours de ces soirées trop mondaines, trop guindées, trop arrosées qu'il fera la connaissance d'Audouin-Dubreuil, tout auréolé de ses exploits dans la Croisière Noire. Puis d'un banquier italien de Tunis qui, à l'occasion, lui prête sa Bugatti à compresseur. « Les jours où il me passait le volant et où les huit bougies consentaient à s'allumer ensemble, fouetté par l'air et durement secoué, complètement assourdi, couvert d'huile, je connaissais une sorte de bonheur parfait. » Petit à petit, son amour de l'automobile et sa passion pour le désert vont tracer un sillon qu'il ne va plus, dès lors, quitter. Jusqu'à le pousser à organiser, en 1929, une traversée du Sahara en Bugatti. Qui sera effectuée à plus de 100 km/h et est racontée par Loiseau lui-même dans cet réédition remarquable, qui mêle carnet de routes et digressions sur le milieu automobile et l'Afrique, photos prises à l'époque et dessins réalisés aujourd'hui par le Bugattiste François Chevalier. Un véritable petit bijou et un témoignage précieux sur une époque qui permettait aux folies les plus douces de trouver un terreau favorable à leur épanouissement