YANN LE LAY
C'est en septembre 1981 que naît la Renault 9. Sous un aspect consensuel de berline trois volumes, elle procède d'une révolution culturelle et industrielle à la Régie et son homogénéité lui vaut bientôt le titre de "Voiture de l'année". Un an et demi plus tard apparaît la Renault 11 ; cette fausse jumelle de la 9, qui s'en distingue par son hayon et son aménagement, est destinée à relayer la Renault 14.
Bientôt, les nouvelles Renault révèlent leur potentiel. Outre l'Europe, elles vont investir quatre continents et être assemblées tant à Taïwan qu'au Zaïre, en Colombie ou au Portugal. Mais le duo se fait aussi le fer de lance d'une autre conquête. La prise de contrôle du constructeur American Motors conduit la Régie à concevoir des versions adaptées au Nouveau Continent, sous les noms d'"Alliance" et d' "Encore".
Une version décapotable inconnue en Europe figure dans la gamme. Cette "success story" à la française inspire les publicitaires : la 9 est surnommée "Macadam Star", et on lance en Europe des séries limitées au "goût américain". L'aventure ne tarde pas à tourner court mais les deux modèles font encore de la résistance en Amérique du Sud et en Turquie, où la 9 sera produite jusqu'en 1999, dix ans après l'arrêt des chaînes européennes.
Universelles, les Renault 9 et 11 ont joué sur tous les tableaux, tour à tour laborieuses comme les 9 et 11 Diesel, modernistes à l'instar de la 11 Electronic ou musclées dans le cas des 9 et 11 Turbo, avec pour cette dernière une belle carrière en rallye. Tous ces talents en font aujourd'hui des «youngtimers" appréciés, emblématiques des années 1980.
